Un devant, un derrière.

Publié le par Jean-Louis Connard

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Si le bitume collait aux baskets, ce n’était pas seulement à cause des multiples canettes de 8.6 renversées. L’excès de cyprine et de sperme causé par la déambulation des chars de la Gay Pride y était aussi pour beaucoup. Il faut dire qu’il y en avait pour tous les goûts : les homos mataient en toute sérénité des folles de cuir et de latex, ou encore des danseuses de sambas au paquet aguichant, tandis que les lesbiennes et les pervers hétéros de mon genre se délectaient d’une parade de nichons offerts avec grâce par des femmes généreuses en tous points.

On pouvait également danser, à la condition que la grosse électro puisse assez pénétrer votre âme. Pour ma part, j’ai juste sautillé au son des slogans rigolos des associations anti-discrimination chantés par des lesbiennes en colère (« Gouine, gouine, gouine ! On est gouine à vie ! »), ou à celui de la ligue contre le SIDA (« Un opercule ! Pour qu’on s’encule ! »). Ceux dont les visages restaient de glace au passage de cette joyeuse fanfare se tenaient devant l’Eglise de Saint-Nicolas du Chardonnay. Ils portaient à bout de bras des drapeaux tricolores d’un autre âge, sur lesquels on pouvait lire la phrase «  Jésus vous regarde ». Inutile de vous préciser que les participants en ont profité pour montrer au Messie leur cul ou leurs nibards. Si après ça, Jésus bande pas…

Le combat est certes noble, et l’affluence provoquée par cette kermesse alcoolisée est de bon augure. Mais il ne faut pas se leurrer. Il y a surtout des gens en recherche de défonce et de musique qui défilent. L’égalité des droits, ainsi que le combat contre les maladies et l’isolation passe au second plan, quand il existe un deuxième plan…. Je vois encore cette femme qui demande à un jeune homme, en pleine rue, entre deux chars, s’il était pour ou contre l’adoption pour les couples homosexuels. La brave femme, dans sa recherche de débat, eu pour toute réponse un long cri aigüe…

Car c’est ça Paris. Vous trouverez de l’égoïsme même dans les rassemblements, qu’ils soient humanitaires ou non. Et cette année encore, il y avait pas mal d’enculés à la Gay Pride.

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