Sale odeur pour un travailleur

Publié le par Jean-Louis Connard


Tous les matins, une fois mon service terminé, je prend un bus parisien pour rentrer chez moi. Petit luxe dans ma vie que d'être entouré par des personnes qui vont travailler alors que moi je vais me coucher. Chaque matin, je suis l'homme le plus heureux du bus.
Mais hier matin, j'étais un peu lent, déambulant sur le trottoir, et, voyant le car au loin, je me mets à courir comme un dératé vers la station pour ne pas le louper. Dans ma course, je sens bien que j'ai posé le pied sur quelquechose de mou, mais je n'y prête guère attention : seul le bus compte !
Essouflé et suintant, je parviens à monter dans le véhicule, et je me laisse tomber sur un de ces sièges que les vieux nous volent trop souvent. Reprenant mes esprits, je remarque une douce odeur de merde. Putain, c'est moi ! Il y en avait encore un peu qui dépassait de ma semelle, une bonne cuillère à soupe même ! Les gens autour de moi l'avaient remarqué, surtout les femmes aigries de n'avoir découvert les joies du sexe qu'à l'âge de 40 ans, résignées par le poids qui tombe sur leurs épaules et leurs seins qui tombent sur leurs genoux. On me dévisage, portant mains et foulards à hauteur du nez, montrant bien que mon odeur contraste avec la fraîche toilette. Comme beaucoup, j'avis décidé de ne pas avoir honte de l'odeur que je dégageais : link

J'aurais pu descendre du bus au premier arrêt, me nettoyer la chaussure contre un quelconque pavé et me libérer de ce stress inutile, puis prendre le bus suivant afin d'épargner les autres usagers... Mais que voulez-vous ? Il faut bien justifier son nom de famille!

Oreuvo Aar

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