Côte Ouest

"Le vent souffle en Arizona, un état dans lequel Harry zona." Alors que le MC préféré des ménagères de moins de cinquante ans fredonnait cet air, qui aurait pu croire que quelques années plus tard, "la tempête ferait rage en Vendée, une région que Philippe de Villiers n'a pas fini de gêner."
Les Etas-Unis ont eu Katrina, et nous avons accueilli Xynthia. Des millers de morts américains contemplent la cinquantaine de macchabées flottants en Aquitaine. La comparaison, malgré l'effroi causé par ces deux catastrophes, montre le retard que notre beau pays continue d'avoir sur les USA. Katrina et Xynthia, c'est un peu Godzilla contre Le Scorpion, Michael Johnson contre Ronald Pognon, ou encore Snoop Dog face à Menelik.
La justice divine des aléas climatiques a ceci d'intéressant : elle respecte les classements étatiques mondiaux. Il faut bien sûrs occulter les tsunamis thaïlandais, les séismes haïtiens, ou les administrations publiques biélorusses. Ces exceptions, qui décernent la palme de l'horreur à des pays dont les budgets nationaux correspondent aux recettes d'un MacDo de province, confirment la règle. On peut bien donné des prix à des catastrophes, on a bien donné un César à Adjani...
Et on apprend que, comme pour la Nouvelle-Orléans, les digues ont cédé, et ce sans que l'on est eu besoin de revenir de Nantes. Des crédits mieux distribués auraient pu sauver des vies, mais au lieu de ça, les pouvoirs publics ont préféré construire des écoles, venir en aide aux personnes âgées, ou encore, damnation, favoriser le retour à l'emploi. Malheur aux vaincus, et bonheur aux vingt culs qui ont sauvé leur peau en s'accrochant au tronc d'arbre qui dérivait dans les rues de Faute-sur-Mer. Un tronc que les employés de la mairie ont "miraculeusement" omit d'abattre l'année dernière. Après ça, allez gueuler sur les types qui font pas leur boulot...