Nuit noire sur le 10ème
La coupure de courant de la dernière fois a engendré une petite mésaventure que je me presse de vous conter.
L'hôtel où je travaille est ceint par des grilles fermées entre 1h et 5h du matin. Pour pénétrer dans l'enceinte du bâtiment, il suffit de sonner à l'interphone pour que je libère la gâche de la porte, et par conséquent laisser le champ libre à toute entrée. Mais voilà : pas d'électricité, pas de sonnette!
Montant péniblement les dernières marches de l'escalier menant à la réception, un quadragénaire d'1m90 me fusille du regard, et est visiblement énervé.
- C'est une plaisanterie, Monsieur ?
Ah, le flegme britannique, moi j'adore ça. Il me raconte, en haussant le ton avec véhémence, qu'il tourne autour des grilles depuis une heure. Le mec vient de galérer seul pendant 1 plombe à 2h du mat, a payé 150 € sa chambre, a escaladé la grille en costar, et me demande "si c'est une plaisanterie". Classe, non? Ou con.
C'est dans ces moments que l'on sent la solitude. J'étais seul, avec un homme en colère, dans un bâtiment où tout le monde dort, au coeur d'un monument historique coupé du monde par des grilles hautes de plus de deux mètres.
Mais je positive! J'aurais pu tomber sur lui : link