My taylor is juif
Que je sois gros, d'accord. Mon qu'on me le fasse remarquer, non!
Il y a quelques jours, je devais acheter un costume dont la valeur suffirait à nourrir trois villages en Mauritanie. Le genre de costume que l'on endosse pour les grandes occasions (mariages, brunchs à l'Elysée, championnat départemental de bingo de Haute-Marne...). Je pénètre donc dans une petite boutique du 10ème arrondissement spécialisée dans le costar sur mesure. Ca tombe bien, j'adore pénétrer. Un petit sexagénaire, boitant comme si sa hanche était en lego, nous accueille, mon mécène et moi, un mètre à la main. Il me regarde, sévère, et me lance : "Votre tour de taille? 44, 46?".
Je rétorque, modeste et rieur : "Peut-être même 48!".
Mon mécène, accesoirement mon géniteur, essaye de me réconforter : "Mais non!...". Puis il s'écrie, une fois le mètre autour de ma taille : "Oh putain, tu as pris du bide!".
Le tailleur, levant la tête vers mon père (ce dernier faisait 30 cm de plus, et cela à divers endroits), insiste indécemment sans sourciller : "Beaucoup de bide!".
Mon tour de taille est de 50. Me voici obligé de prendre les mesures avec un pantalon bleu, avec ma veste grise ca pétait.
Mais quelle surprise! Voici un homme, beignant il est vrai dans une mafia quelconque du Sentier, aussi grand que Danny De Vito et aussi agile que Guillaume Depardieu, qui ose dès notre première rencontre se plaindre de mon excès pondéral. Qui m'engueule, de surcroît, parce que je suis en basket, et qui lui est difficile de prendre les mesures de l'ourlet avec de telles chaussures. Ecoutant tout mon courage, j'ai décidé de ne pas pleurer.
Il ne me donne en aucun cas envie d'avoir ce métier (hop, un de moins). Pompier à l'air beaucoup plus amusant : link