Le Jeu de la Mort

Publié le par Jean-Louis Connard

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Si le premier geste que vous faites en vous levant le matin est d'allumer votre téléviseur, vous tombez irrémédiablement sur des émissions comme la Matinale de Canal, son ersatz présentée par le chanteur de Pac-Man, ou, si vous n'avez pas le bac, les clips de la 6. Vous avez une vie active, grand bien vous fasse, et vous ne demandez pas mieux que d'observer sur votre écran les conséquences d'un tremblement de terre en buvant votre bol de Ricoré.

Travaillant la nuit, je me lève personnellement à d'autres horaires que vous. Mes paupières s'ouvrent alors sur le monde des gens qui ne travaillent pas. Je découvre alors avec horreur l'univers télévisuel ennuyeux que France 3 leur propose avec ce que la chaïne appelle "l'après-midi jeu", qui commence avec ce que France Télévision a fait de plus fade depuis Frou-Frou : Slam.

Présenté par Cyril Féraud, un jeune éphèbe qui aurait pu faire carrière en tant que modèle pour les 3 Suisses spécialisé dans les pages pyjama, Slam est jeu de lettres que l'on peut assimiler à la dernière page du Parisien, tant par sa difficulté que par sa platitude. Les candidats, qui connaissent le jeu avant de venir, sont des retraités, des chômeurs, ou, pire, des femmes au foyer. Ils tentent de gagner des prix à l'image de leur pouvoir d'achat : des chèques d'une valeur de quelques centaines d'euros. Cette production à l'avantage de me couper l'appétit et de me faire sauter le petit-déjeuner, ce qui est très bénéfique pour ma bourse. (Sauter à toujours été très bon pour les bourses...). Mais "l'après-midi jeu", c'est comme le chocolat, faut pas en abuser. Si je m'attarde un peu trop, je tombe sur Laurent Romejko, et là, une terrible nausée me prend à la gorge et m'oblige à éteindre la télévision.

Ces haut-le-coeur sont le lot quotidien des travailleurs nocturnes qui ne peuvent se lever sans télé. Toute maladie addictive a ses inconvénients...

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