Les pauvres gens...

Publié le par Jean-Louis Connard


Quelques soucis financiers m'ont amenés au Trésor Public afin de demander ce qui me semblait improbable il y a encore un an : un délai de paiement pour les impôts et la taxe d'habitation. Ce que je croyais réservé aux familles nombreuses maliennes et aux entrepreneurs trop optimistes pensant faire fortune en ouvrant un kebab en occultant la mafia turque, m'a happé dans sa spirale démoniaque.
Rien de bien grave je vous rassure. Sans être Crésus, je paie les frais d'une séparation. Avoir le même loyer et les mêmes factures seul plutôt qu'à deux, ça change une vie. Surtout quand, pour l'état, vous êtes toujours deux. Mais bon, les huissiers ne viendront pas chez moi. Ils n'auront pas ma X-Box.
Mais passons les justifications censées m'éviter la honte auprès de vous. Après tout, peu importe comment ça arrive, quand on est pauvre, on est pauvre. Le sujet n'est pas là. Il se situe plutôt dans l'endroit où viennet se régler ces problèmes : la Trésorerie Publique. Dès qu'on pénètre dans ce lieu, on immerge dans la réalité de la vie : les gens en chient, et ils ne s'en rendent pas toujours compte.
En entrant, on remarque qu'il y a un accueil, et un pilier distribuant des tickets semblables à ceux qu'on prend dans les poissonneries de chez Carrefour, afin d'attendre son numéro pour se diriger ensuite vers les guichets situés derrière l'accueil.  Bien sûr, il y a toujours une mère de famille chargée de cabas et d'enfants, qui attendra son numéro pour aller à l'accueil, doubler tout le monde et se taper la honte. On trouve aussi des vieux qui ne parviennent pas à lire leur ticket, et vous demande de l'aide alors qu'il ne leur faut qu'un coup de pioche dans la gueule pour tout résoudre. Il y a également les mecs en costar Armani, qui friment un peu, mais qui sont là car ils ont des gros problèmes de thunes (quand on va chez le docteur, c'est pas pour lui dire qu'on est en bonne santé...).
Fais-je donc parti de cette plèbe incohérente? Allez, dans un mois, l'état m'aura oublié, moi...
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