Pause Province

Publié le par Jean-Louis Connard

omelette bines jambon oreille de Christ

 

 

Partir en Province, ça dépayse. Les champs, les forêts, les villages, les idiots de ces villages,... tous ces éléments de décor et d'ambiance qui nous éloignent de Paris et sa région apparaissent généralement comme un calmant pour nos corps stréssés et nos esprits surmenés.

Le problème, c'est que les changements sont trop excessifs pour moi. Une fois la brève émotion suscitée par la nature environnante et l'absence de tours en béton passée, on retrouve le plus beaux des travers ruraux : l'esprit de service. C'est en allant au restaurant que j'ai pu mesurer à quel point je ne pourrais pas me déhabituer du service parisien (rapidité, efficacité, addition salée). L'auberge portait le nom de "Vert Galant", en hommage à Henri IV pour je ne sais quelle raison, ou en référence au mucus nasal qui pendait de la narine gauche de la patronne.  Premier indice en passant le pas de la porte : l'écriteau "A VENDRE" bien mis en évidence sur le mur. Autant vouloir impressionner les filles au volant d'une 4L. Second indice : le fait que nous soyons, ma famille et moi, les seuls clients de l'établissement.  On s'attend presque à voir débarquer Gordon Ramsay...Mes doutes ont commencé à se confirmer lorsque j'ai demandé à la serveuse s'ils avaient le Wi-Fi : elle devint blanche, et me répondis que malheureusement, on ne pouvait pas mettre de nouveaux plats sur la carte.

La commande arrive, et là, stupeur ! Un faux-filet,deux magrets et une cassolette de rognons (nos quatre demandes) sont servi dans un seul et même plat ! Le tout sur un lit gras de frites pour nous quatre. Oui !! Dans le même plat que la viande ! Une présentation digne des meilleures cantines de centres pénitenciers.  Cuisson approximative, mon cousin obligé de partager sa sauce personnelle avec nous pour ne pas nous voir pleurer, supplément de sauce arrivant après avoir terminé nos assiettes,.. bref, un service de merde pour une cuisine de merde.

Une fois sorti, les fameux champs, le célèbre silence bienheureux de la flore, les joyeux gazouillis des passereaux et le cliquetis des armes des chasseurs de la région, on leur chie dessus. Et on se rend compte que non seulement le restaurant était merdique, mais que la région aussi.

 

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