Sous le soleil de Paris

Publié le par Jean-Louis Connard

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Cette année encore, l'argent de la Mairie parisienne va être utilisé à des fins merveilleuses. Tant pis pour ceux qui attendent des aides sociales. Paris Plage va s'installer, et les bords de Seine vont être envahi de chômeurs et de smicards banlieusards qui se croiront à Saint-Tropez.

En effet, plusieurs types de vacanciers ratés se retrouvent chaque été sur ce lieu de perdition. Par exemple, il n'est pas rare d'y observer des bandes de racailles, déambulant souvent par groupes de quinze, afin d'optimiser leurs chances de drague. Ces individus se baladent presque toujours un gobelet de whisky-coca à la main, le cocktail le plus crade du monde, et traque la demoiselle en meute. Ils font la cour comme d'autres chassent à courre. Autre genre d'énergumène à peupler cet endroit : les pédés du Marais. Ils se promènent en couple, main dans la main et tong contre tong, en portant un short de couleur vive et un marcel qui fait ressortir leur bide à bière. S'ils ne gênent personne, pour beaucoup ils gâchent le paysage. Pourtant, la faune côtière est ce qui manque à Paris Plage pour ressembler à un bord de mer et cela rajoute un charme sauvage indéniable d'avoir quelques phoques sur la plage.  Les jours de chances, principalement les mercredis, c'est un tout autre genre de vacanciers qui déboulent sur les pavés ensablés : les enfants des ZEP du Val d'Oise, regroupés en colonies de cinquante, arrivent en courant pour s'adonner aux joies estivales de proximité. Avec leurs goûters Leader Price et leurs moniteurs rastas, ils trâinent dans les pattes des gens de bonnes familles en beuglant un verlan sans syntaxe. Les phoques passent encore, mais les rats, c'est plutôt emmerdant.

Mais dans la liste des gens qui fréquentent les bords de Seine l'été,  il y a quelqu'un qui est encore pire que tout, un parfait connard aigri qui est entrain de pisser contre le palmier importé de Nice, près du Pont-Neuf : moi. Près d'un banc sur lequel deux canettes de Leffe m'attendent, je finis d'uriner en foutant plein de pisse sur mes godasses. Je vais passer l'après-midi à faire la tronche, à boire, à roter ma bière chaude, et, si trop de bonnasses défilent devant moi, je me paierais le luxe d'une érection entre deux vomis.

Paris Plage est à moi, et j'ai marqué mon territoire.

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